Essais nucléaires : des témoignages émouvants
La Dépêche du Midi Publié le 28/04/2017
A. Dellac et P. Roualdes ont témoigné.
À la demande de l’Aven46 (Association des vétérans des essais nucléaires), le cinéma l’Atelier à Gramat a proposé, jeudi 20 avril, un ciné débat sur les essais nucléaires français et leurs conséquences, autour du film «Bons baisers de Moruroa» de Larbi Benchiha. En introduction, Arlette Dellac, vice-présidente de l’Aven, a expliqué que son association, ni pro, ni anti-nucléaire, avait uniquement pour objectif de soutenir la cause de tous les vétérans, et particulièrement de ceux porteurs de maladies radio-induites, en intervenant auprès des autorités administratives et judiciaires pour obtenir la reconnaissance de la nation. Elle précise que 40 membres de l’association décèdent chaque année. La cinquantaine de personnes a pu ensuite voir ou revoir sur grand écran, dans quelles conditions s’étaient déroulés les essais nucléaires en Polynésie. Les témoignages évoqués dans le film, comme ceux des vétérans présents dans la salle, ont confirmé que peu d’entre eux avaient été informés des risques induits par les essais nucléaires. Certains, jeunes appelés du contingent ou techniciens, se souvenaient surtout de la beauté des paysages et d’une vie agréable en Polynésie. Les problèmes sont apparus ensuite. Dans le débat qui a suivi, Paul Roualdes (Aven 46) et René Rey (Aven 82) ont parlé de leur vécu sur site et apporté des précisions concernant les études en cours sur les conséquences des essais nucléaires sur les vétérans, mais aussi sur leurs descendants (handicap, stérilité…).
les vétérans exposent leurs souvenirs
ARIEGE le 8 avril 2017 à la MEDIATHEQUE INTER COMMUNALE DE L’ARIZE Article la Dépêche du midi Publié le 12/04/2017
D’entrée, les vétérans des essais nucléaires préviennent, «nous ne sommes pas antimilitaristes !», pour que les choses soient claires ; leur slogan se résume en «vérité et justice». L’AVEN (Association des vétérans des essais nucléaires) se veut être une association médicale et juridique qui apporte aide et soutien aux victimes des essais nucléaires programmés par la France dans le Sahara et en Polynésie française entre 1960 et 1996.
La projection du film documentaire «AT (h) Ome», d’Élisabeth Leuvrey, avec le concours de la PUPAL, a donné lieu à une exposition à la médiathèque. René Rey, référent juridique pour Midi-Pyrénées, en est le principal auteur : «Cette exposition est principalement centrée sur l’accident qui s’est produit à In Ecker, dans le Sahara algérien, le 1er mai 1962.» Ce dont parle d’ailleurs le documentaire projeté. «Elle fait partie d’une exposition plus complète concernant tous les sites sur 36 années d’essais nucléaires mais qui prend beaucoup de place.» Le deuxième essai nucléaire souterrain, dont le nom de code «Béryl» désigne désormais l’accident, laissa échapper de la montagne Tan Afella un nuage radioactif aux retombées dramatiques, des deux côtés de la mer Méditerranée : des hommes ont été irradiés, militaires et population civile, et les zones désertiques contaminées restent extrêmement dangereuses.
Les vétérans sont les personnels civils ou militaires qui se sont retrouvés près des sites de tir et notamment des appelés outre-mer (en Polynésie) qui n’avaient pas particulièrement demandé à être là. Environ 150 000 personnes ont donc été touchées et l’association créée en 2001 a aussi pour but de recenser et retrouver une partie de ceux-là faisant suite aussi à quelques plaintes isolées auprès de l’État français qui n’ont pas abouti. «Pour les gens malades qui se sentent démunis devant les contraintes administratives, nous les aidons à monter les dossiers… mais ce n’est pas facile face à «la grande muette».
L’exposition, outre de faire connaître au public ce pan caché de l’histoire, a permis aux vétérans de se retrouver, parmi lesquels le président ariégeois Jacques François, à la tête d’une quinzaine d’adhérents, et Arlette Dellac, vice-présidente honoraire nationale.
La Dépêche du Midi