La Montagne aux Expériences

Le Taourirt Tan Afella - In Eker

L'accident Béryl du 1er Mai 1962


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Chapitre 1.2 - Les explosions souterraines dans le Hoggar : CEMO In Eker

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Sommaire du Chapitre 1.2 - Les explosions souterraines dans le Hoggar : CEMO In Eker

Retour : Sommaire du Chapitre 1 - Les explosions nucléaires françaises.
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Résumé

Du 7 Novembre 1961 au 16 Février 1966, la France a procédé à 13 explosions nucléaires souterraines pour la mise au point de la bombe au plutonium de 60 kt dans le Hoggar, à In Eker, la base avancé, au nord d'In Amguel, le base vie, à 150 km au nord de Tamanrasset.

Ce sont les 13 Pierres Précieuses du Hoggar : Agate, Béryl, Émeraude, Améthyste, Rubis, Opale, Topaze, Turquoise, Saphir, Jade, Corindon, Tourmaline, Grenat.

En théorie, les explosions souterraines ne nécessitaient pas de précautions particulières en matière de direction des vents, à la différence des explosions aériennes. Pendant l'été 1960, après la première campagne d'essais aériens, le gouvernement décida de renoncer pour la troisième campagne à ce type d'essais et à leur substituer des essais souterrains dans le Hoggar. On venait de renoncer à les faire dans le désert des Agriates en Corse, site envisagé parmi d'autres.

Le premier essai nucléaire souterrain, Agate, à In Eker, a eu lieu le 7 novembre 1961, soit presqu'un an après la 4ème explosion aérienne Gerboise Verte, à Hamoudia (Reggan), le 27 décembre 1960. Agate est le nom d'une Pierre Précieuse, et ne doit pas être confondu avec Agathe qui est un prénom féminin.

C'est la première des Pierres Précieuses du Hoggar, les 13 exposions nucléaites françaises à In Eker, dans le massif du Tan Afella : Agate, Améthyste, Béryl, Corindon, Émeraude, Grenat, Jade, Opale, Rubis, Saphir, Tourmaline, Turquoise.

Le suivant, Béryl, a eu lieu le 1er mai 1962 et n'a pas été contenu.

Le dernier essai souterrain, Grenat, a eu lieu le 16 février 1966, plus de 4 ans après le premier et peu avant les premiers essais au CEP à Moruroa et à Fangataufa.

Contrairement aux essais aériens à Reggan, les tirs souterrains n'avaient pas été annoncés et aucun journaliste n'avait été invité. Le premier essai, Agate, a passé inaperçu. Mieux, le deuxième essai a fait l'objet d'une vidéo de l'INA montrant la base vie d'In Amguel et le début de l'explosion Béryl et s'intitulant : "L'explosion souterraine de Reggane" ! Et la fuite, radioactive, a été censurée et n'apparait pas du tout dans la vidéo tandis que le commentaire semble indiquer que tout s'est passé normalement...

La dénomination "Pierres précieuses" avait été attribuée à deux programmes :

Les 13 "essais nucléaires souterrains" dans le Hoggar à In Eker au nord d'In Amguel, entre 1961 et 1966 :

Agate, Béryl, Émeraude, Améthyste, Rubis, Opale, Topaze, Turquoise, Saphir, Jade, Corindon, Tourmaline, Grenat.

Les nombreux tirs de "Véhicules expérimentaux" à partir de Hammaguir, au sud de Colomb Béchar, de 1961 à 1965 :

Agate, Topaze, Emeraude, Rubis, Saphir, puis Diamant

Il faut y ajouter un 3ème programme, bien dans le veine des précédents :

Les SNA, "Sous-marins Nucléaires d'Attaque" de la classe Rubis, entre 1983 et 1993 :

Rubis, Saphir, (Casabianca), Emeraude, Améthyste, Perle (Turquoise, Diamant : inachevés)

On est immergé en plein dans le vif du sujet !

Il faut bien noter le parallèle entre les deux programmes de "Pierres précieuses", l'un pour la mise au point du "vecteur", l'autre pour la mise au point de la charge "utile".

Et c'est le tir de la première fusée Agate, le 3 juin 1961 à Hamaguir, qui a précédé la première explosion nucléaire souterraine dans le Hoggar, le 7 novembre 1961 à In Eker, également appelée Agate. Ce n'est certainement pas une coïncidence...

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Les essais en galerie au HOGGAR

En 1961, on décida d'abandonner les essais aériens à Reggan. La position de la France devenait de plus en difficile car les trois autres puissances nucléaires de l'époque, Etats-Unis, URSS et Grande-Bretagne, avaient, dès 1958, décidé de suspendre leurs essais.

Les tirs aériens français faisaient dès lors l'objet de critiques de plus en plus vives de la part des pays africains situés à la périphérie du Sahara. Ceux-ci ne comprenaient pas en effet qu'on continue à utiliser une technique à l'évidence polluante malgré toutes les précautions prises pour minimiser les retombées.

Les responsables des essais décidèrent donc, à cette époque, de s'orienter vers des tirs souterrains qui devaient permettre de "piéger" dans la roche la plus grande partie des éléments radioactifs produits par les explosions. La solution retenue fut celle de tirs en galerie, celles-ci étant creusées horizontalement dans un massif granitique du Hoggar, le Tan Afella.

Les engins à tester étaient placés au fond de galeries horizontales "longues de 800 à 1200 mètres à partir de leur entrée au niveau de la plaine" 39(*). Ces galeries se terminaient en colimaçon pour casser le souffle des explosions et étaient refermées par un bouchon de béton.

La sécurité des explosions était de cette façon notablement améliorée puisqu'une grande partie de la radioactivité restait contenue dans la cavité formée par le tir.

Elle n'était cependant pas totale, les produits de fission volatiles ou gazeux pouvaient en effet s'échapper sous l'effet de la pression, soit par la galerie principale, soit par les conduits annexes utilisés pour le passage des câbles des systèmes de mesure et de contrôle.

C'est ce qui devait arriver le 1er mai 1962, où un nuage radioactif s'est échappé de la galerie de tir : "on a vu ainsi sortir de la base même de la montagne un minuscule nuage tout rouge qui grossit rapidement, le nuage s'en vint à passer sur un dépôt de vieux pneus qui prirent feu aussitôt ajoutant une âcre fumée noire à ce qui s'échappait de la montagne". Ref 40(*)

Un certain nombre de personnalités, dont deux ministres, qui assistaient aux essais, ainsi que plusieurs militaires, durent être décontaminés bien que les autorités aient toujours soutenu que le taux maximum de radioactivité n'avait jamais dépassé les limites admises pour les professionnels exposés.

Ref 40(*) : 40 Mémoires sans concessions, Yves Rocard, Op. déjà cité, page 246.

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Les explosions souterraines dans le Hoggar : CEMO In Eker

Vers le milieu de l'année 1961, la France doit abandonner les essais aériens effectués à Reggan au CSEM (Centre Saharien d'Expérimentations Militaires) en les remplaçant par des essais souterrains, considérés comme moins polluants.

Le site choisi, In Eker (Sahara algérien) se trouve au sud de Reggan et à environ 150 km au nord de Tamanrasset. Les tirs sont réalisés en galerie, celles-ci étant creusées horizontalement dans un massif granitique du Hoggar, le Taourirt Tan Afella. Ces galeries se terminaient en colimaçon pour casser le souffle des explosions et étaient refermées par une dalle de béton. Elles devaient permettre un bon confinement de la radioactivité.

La base de Reggan n'est cependant pas abandonnée et sert de base arrière d'où viendront les renforts en hommes et matériels lors des périodes d'essais.

Le site de tir, le CEMO (Centre d’Expérimentations Militaires des Oasis) était situé au sud-est du CSEM (Centre Saharien d'Expérimentations Militaires).

Au CEMO, les explosions étaient souterraines, en principe confinées. Pas d'éclair, pas d'effet de souffle, pas de nuage radioactif, pas de retombées... en théorie. L'expérience a montré qu'il n'en était rien pour ce qui concerne le confinement, la radioactivité et les retombées.

Pour les missions de détection, à la BMDD, la Batterie de Détection et de Décontamination du 620ème GAS (Groupement d'Armes Spéciales), nous avions des dosimètres individuels photographiques, en tant que "spécialiste chargé de la sécurité radiologique". Et un compteur de radiation (Radiamètre), pour certaines missions en terrain contaminé.

Nous portions un vêtement anti poussière avec bottes, gants et masque, et nous passions ensuite à la décontamination (Personnel et véhicules) au Point Nord.

Le dosimètre film individuel avait la forme d'un petit badge, la pellicule photo était de la taille d'un gros timbre poste. On l'accrochait sur la poitrine à la poche la combinaison, il devait être apparent. Il portait un numéro d'identification. Le film était révélé plus tard comme un film radiologique. Ce badge, équipé d’une couche de plomb, ne mesure que les rayonnements gamma d’une certaine intensité.

Il y avait aussi des dosimètres stylo électrostatique. Je pense qu'ils sont constitués de deux lamelles qui s'écartent lorsqu'on les charge électriquement avant usage. Les rayonnements ionisants les déchargent et les lamelles se rapprochent.

On rendait les dosimètres après chaque mission.

Pour le dosimètre passif, on effectuait une lecture différée de la dose individuelle reçue.

Le film photographique du dosimètre est sensible aux rayonnements ionisants et, après développement, la dose cumulée pendant un temps donné (généralement un mois) est mesurée par le degré de noircissement du film.

Le problème, c'est qu'on n'en a plus jamais entendu parler ensuite...

On en a certainement distribué des dizaines de milliers au Sahara, des centaines de milliers si on compte ceux pour les essais dans le Pacifique. (Il s'en distribue des millions pour le secteur médical.)

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Localisation des sites de tir : Hamoudia (Reggan) et In Eker (In Amguel)



Localisation des sites de tir



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Liste des 13 essais souterrains au Sahara dans le Hoggar : ordre chronologique
Numéro Heure Jour Mois Année Nom de code Entrée Tunnel Puissance Observation
- - -- - - - - --
1 11H30 7 Novembre 1961 Agate E1 T11 moins de 20 KTS1
- - -- - --- - -
2 10H00 1er Mai1962 Béryl E2 T21 moins de 30 KT AN11Accident : non contenu
- - -- - --- - -
3 10H00 18 Mars 1963 Émeraude E3 T32 moins de 20 KT-
4 10H00 30 Mars 1963 Améthyste E3 bis E3 bis moins de 5 KTFuite
5 13H00 20 Octobre 1963 Rubis E5 T5 moins de 100 KTFuite
- - - - - - -- - -
6 11H00 14 Février 1964 Opale E1 T12 moins de 5 KT3,7 Kt : APEX Michèle
7 13H00 15 Juin 1964 Topaze E6 T61 moins de 5 KT-
8 10H30 28 Novembre 1964 Turquoise E4 T41 moins de 20 KT-
- - - - - --- - -
9 11H30 27 Février 1965 Saphir E7 T71 moins de 100 KT 127 Kt : APEX Monique
10 11H00 30 Mai 1965 Jade E1 T13 moins de 5 KTFuite
11 10H00 1er Octobre 1965 Corindon E6 T62 moins de 5 KT-
12 10H30 1er Décembre 1965 Tourmaline E3 T31 moins de 20 KT-
- - - - - -- - - -
13 11H00 16 Février 1966 Grenat E4 T42 moins de 20 KT13 Kt : APEX Georgette

En l'absence d'autre document officiel, les heures de tir présentées dans ce tableau sont utilisées comme éléments de référence.
On note, en particulier, 10H00 pour le tir Béryl, et non 7H30, valeur indiquée dans le Compte rendu du Capitaine Clavert, ou bien 11H00, comme je l'ai vu écrit ailleurs.
Les contradictions éventuelles avec d'autres documents seront indiquées, avec les réserves d'usage.

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Essais APEX : Application des Explosions Nucléaires

Il s'agit d'échanges techniques d'informations avec les USA sur les applications pacifiques des explosions nucléaires.

Les 3 tirs APEX sont :
Liste des 3 essais souterrains APEX au Sahara dans le Hoggar
Numéro Heure Jour Mois Année Nom de code Entrée Tunnel Puissance Observation
1 11H00 14 février 1964 Opale E1 T12 moins de 5 KT APEX Michèle = 3,7 Kt
2 11H30 27 février 1965 Saphir E7 T71 moins de 150 KT APEX Monique = 127 KT
3 11H00 16 février 1966 Grenat E4 T42 moins de 20 KT APEX Georgette = 13 Kt

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Liste des 13 essais souterrains au Sahara dans le Hoggar : Tunnels de tir
Numéro Heure Jour Mois Année Nom de code Entrée Tunnel Puissance Observation
- - -- - - - - --
1 11H30 7 Novembre 1961 Agate E1 T11 moins de 20 KTS1
6 11H00 14 Février 1964 Opale E1 T12 moins de 5 KT3,7 Kt : APEX Michèle
10 11H00 30 Mai 1965 Jade E1 T13 moins de 5 KTFuite
- - -- - --- - -
2 10H00 1er Mai1962 Béryl E2 T21 moins de 30 KT AN11Accident : non contenu
- - -- - --- - -
3 10H00 18 Mars 1963 Émeraude E3 T32 moins de 20 KT-
4 10H00 30 Mars 1963 Améthyste E3 bis E3 bis moins de 5 KTFuite
12 10H30 1er Décembre 1965 Tourmaline E3 T31 moins de 20 KT-
- - -- - --- - -
8 10H30 28 Novembre 1964 Turquoise E4 T41 moins de 20 KT-
13 11H00 16 Février 1966 Grenat E4 T42 moins de 20 KT13 Kt : APEX Georgette
- - - - - -- - - -
5 13H00 20 Octobre 1963 Rubis E5 T5 moins de 100 KTFuite
- - - - - - -- - -
7 13H00 15 Juin 1964 Topaze E6 T61 moins de 5 KT-
11 10H00 1er Octobre 1965 Corindon E6 T62 moins de 5 KT-
- - - - - --- - -
9 11H30 27 Février 1965 Saphir E7 T71 moins de 100 KT 127 Kt : APEX Monique

Seules les 7 entrées E1 à E7 ont été utilisées.

Les 4 entrés E8, E9, E10 et E11 sont inutilisées. Ceci donne à penser qu'une série de tirs supplémentaires avait été initialement programmé, sans doute une dizaine, mais qu'ils ont été abandonnés à la suite de l'ouverture du CEP.

A certaines entrées correspondent 2 ou 3 tunnels de tir.

L'entée E11 a servi au prélèvement d'échantillons à l'emplacement de tir par carottage horizontal.

Après une longue pause de 10 mois suivant l'accident de Béryl du 1er mai 1962, deux tirs ont eu lieu le même mois, en mars 1963, à 12 jours d'intervalle seulement, et dans des tunnels voisins T32, E3 ( Émeraude) et E3 bis (Améthyste) ! Par contre, le tunnel T31 n'a été utilisé qu'après un délai de 20 mois.

Les entrées E2 (accident Béryl), E5 (Rubis) et E7 (Saphir), correspondant à des tirs de forte puissance, n'ont été utilisées qu'une seule fois.

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Opérations Lapin bleu, blanc, rouge.

Après l'accident nucléaire de Béryl du 1er mai 1962, la base vie d'In Amguel, le "Camp-Saint-Laurent", avait été équipée en 1964 de 3 abris gonflables étanches de 1000 places chacun, surnommés "Tortues".

Malgré tout, en prévision du tir Saphir du 27 février 1965, le tir Apex Monique, et compte tenu de la forte puissance prévue, la base vie a été presque complètement évacuée.

Un repli quasi général programmé avait été jugé préférable à une fuite improvisée et en désordre...
Une file de camions est partie de la base en convoi, formant l'opération Lapin blanc.

Deux autres groupes sont également partis, avec des noms de code voisins.

Il est possible que l'expression "Lapin blanc"soit une allusion à la tenue blanche de protection antipoussière revétue pendant les essais qui nous faisait ressembler à d'étranges pingouins...

L'implantation des "Tortues" semble avoir été décidées après le tir " turquoise" pour mettre à l'abri le personnel restant sur la base vie, après les évacuations lapins, " lapin bleu et lapin blanc" le personnel qui serait évacué par " lapin rouge" "Lapin bleu" J-1 11ème RGS moins 170 personnes indispensables, PLO , moins 60 personnes indispensables "Lapin blanc" J matin qui rejoindra "lapin bleu" le reste des effectifs sauf ceux de permanence aux points vitaux de la base vie, d'oasis et de l'escale qui seront évacués par "lapin rouge" Lieu d'évacuation confluence de l'oued Tiririne (Tihririne Tirhirine) (Tidjirine ? ) et l'oued In Amguel.

Réf. par Bernard le Lun 13 Déc 2010 : pour les "GBOTISTES"

Information : Camille

Réf. Bernard le Vendredi 10/12/2010 : pour les "GBOTISTES"

Suite des photos de William avec quelques détails sur l'opération LAPIN BLANC

Il faut savoir que le tir Saphir fut le plus puissant des tirs au Sahara. Prévu 150 kilotonnes, rapport défense entre 120 a 200 kilotonnes a vous de choisir ! Prenant référence des tirs précédents, Trois tortues furent installées, pour les personnels restant au camp saint Laurent des tenues chaudes avec masques furent distribués. L'évacuation du reste des personnels. Nom "lapin blanc "pour les militaires ainsi qu'un autre lapin ? pour les civils ainsi qu'un troisième d'une autre couleur pour les autochtones furent mises en place. Pour des mesures de discrétion les bivouacs étaient autour d'un cercle à 50km de la montagne, vers l'Irracher Tildisirine (oued Tihririne ?). La colo quand a elle son opération lapin était de faire respecter l'éloignement de toutes les populations du périmètre et bien au delà, ainsi que des missions météo et autres. Il n'y a eu aucune fuite ni problème pendant ni après ce tir Saphir.
Ces écrits sont issus de textes et de mes déductions il n'engage que moi (Bernard) et vous pouvez faire des remarques pour améliorer.
Pour les autres couleurs des lapins par exemple.
J'AI EU DE L'AIDE POUR VOUS TROUVER CELA.

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La zone des tirs à In-Eker

La zone de tir

D'après http://www.moruroa.org/medias/photo/PH928-carte%20In%20Eker.jpg


Au sud-ouest du Tan Afella, le Tan Ataram où ont été effectués des essais complémentaires

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Le plateau du Hoggar dans le sud Algérien

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In Eker, Mertoutek, Serouenout et Djanet
In Amguel, Hirhafok, Idelès, Tazerouk, Tiririne
L'Atakor et l'Assekrem, avec l'ermitage du Père de Foucault
Abalessa, Tit, Otoul, Tamanrasset et Tarhaouhaout

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L'oued In Amguel



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L'oued Tirhirine (Tiririne)


Lieu de rassemblement pour l'opération "lapin rouge".

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L'oued Tidjirine (?)



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Les emplacements des tirs

Les emplacements des tir dans le Tan Afella


E : Entrée de galerie
PEA : Poste d'Enregistrement Avancé
PCP : Poste de Commandement Principal
T : Tunnel de tir

Il y a 11 entrées de galeries E1 à E11. Les 4 galeries E8 à E11 n'ont pas été utilisées.

Seules les 7 galeries E1 à E7 l'ont été, et pour 13 tirs.

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Ref obsolète . : http://www.ambafrance-dz.org/ambassade/IMG/Essais_nucleaires.SAHARA.pdf

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Quelques uns des 13 sites de tir dans le Taourirt Tan Afella



Le nom Agathe (prénom féminin) est mal orthographié : il s'agit d'Agate, une Pierre Précieuse.
C'est la première des 13 explosions nucléaires souterraines dans le Tan Afella à In Eker.
Le nom Améthyste est marqué deux fois par erreur. Difficile de se fier à Google Earth...
Et certaines positions semblent incorrectes.

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Les 13 pierres précieuses du Hoggar :


Le mot agathe est encore mal orthographié : il faut lire agate

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CEMO : Le tir S2 (AN11) a eu lieu le 01/05/1962 à 10H00 TU



Béryl: la deuxième explosion souterraine à In Eker.

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Béryl: la deuxième explosion souterraine à In Eker.
Longeant la RN 1, une barrière de protection oblique vers la montagne.
C'est oublier que la zone radioactive va bien au delà !

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Tourmaline

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Tir Saphir du 27 février 1965, ou tir Apex Monique : le plus puissant des tirs au Sahara.

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Les emplacements des 13 tirs, après correction

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Les emplacements des 13 tirs, après correction

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Le PC P3
Le PC P3 (PCP3) - Sous toute réserve de confirmation.

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Les fuites des différents tirs dans le Taourirt Tan Afella

Les fuites des tir

En l'absence d'autre document officiel, les heures de tir présentées dans ce tableau sont utilisées comme éléments de référence.
Les contradictions éventuelles avec d'autres documents seront indiquées, avec les réserves d'usage.

Ce document met en évidence que tous les essais souterrains ont donné lieu à des fuites radioactives, alors que ne sont présentées d'habitude que les 4 fuites les plus importantes, l'accident Béryl du 1er mai 1962, et les "incidents" Améthyste, Rubis et Jade, les autres étant "passées sous silence"...

Il n'y a qu'un tir sur les treize réalisés qui fut contenu, les autres donnant lieu à des fuites radioactives.
Toutes les "expériences" ont été émaillées d'incidents ou d'accidents, inévitables : lorsqu'on joue avec le feu, on finit tôt ou tard par se brûler !

Ref : RAPPORT N° 179 du SENAT
Extrait :
LES PREMIERS ESSAIS FRANÇAIS AU SAHARA : 1960-1966
1°/ LES ESSAIS AÉRIENS À REGGANE
2°/ LES ESSAIS EN GALERIE AU HOGGAR
http://www.senat.fr/rap/o97-179/o97-17910.html

En 1961, on décida d'abandonner les essais aériens à Reggane. La position de la France devenait de plus en difficile car les trois autres puissances nucléaires de l'époque, Etats-Unis, URSS et Grande-Bretagne, avaient, dès 1958, décidé de suspendre leurs essais.

Les tirs aériens français faisaient dès lors l'objet de critiques de plus en plus vives de la part des pays africains situés à la périphérie du Sahara. Ceux-ci ne comprenaient pas en effet qu'on continue à utiliser une technique à l'évidence polluante malgré toutes les précautions prises pour minimiser les retombées.

Les responsables des essais décidèrent donc, à cette époque, de s'orienter vers des tirs souterrains qui devaient permettre de "piéger" dans la roche la plus grande partie des éléments radioactifs produits par les explosions. La solution retenue fut celle de tirs en galerie, celles-ci étant creusées horizontalement dans un massif granitique du Hoggar, le Tan Afella.

Les engins à tester étaient placés au fond de galeries horizontales "longues de 800 à 1 200 mètres à partir de leur entrée au niveau de la plaine" 39(*). Ces galeries se terminaient en colimaçon pour casser le souffle des explosions et étaient refermées par un bouchon de béton.

La sécurité des explosions était de cette façon notablement améliorée puisqu'une grande partie de la radioactivité restait contenue dans la cavité formée par le tir.

Elle n'était cependant pas totale, les produits de fission volatiles ou gazeux pouvaient en effet s'échapper sous l'effet de la pression, soit par la galerie principale, soit par les conduits annexes utilisés pour le passage des câbles des systèmes de mesure et de contrôle. C'est ce qui devait arriver le 1er mai 1962, où un nuage radioactif s'est échappé de la galerie de tir : "on a vu ainsi sortir de la base même de la montagne un minuscule nuage tout rouge qui grossit rapidement, le nuage s'en vint à passer sur un dépôt de vieux pneus qui prirent feu aussitôt ajoutant une âcre fumée noire à ce qui s'échappait de la montagne. 40(*)

Un certain nombre de personnalités, dont deux ministres, qui assistaient aux essais, ainsi que plusieurs militaires, durent être décontaminés bien que les autorités aient toujours soutenu que le taux maximum de radioactivité n'avait jamais dépassé les limites admises pour les professionnels exposés.

Rapport disponible en une seule page HTML (450 Ko)
: http://www.senat.fr/rap/o97-179/o97-179_mono.html

39 Mémoires sans concessions, Yves Rocard, Op. déjà cité, page 243.

40 Mémoires sans concessions, Yves Rocard, Op. déjà cité, page 246.

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Entrée de galerie
De rose, le granite devient gris lorsqu'il est fracturé et concassé.
On le voit bien en bas du carreau de mine et au dessus, avec des blocs éboulés.

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Entré de galerie (E2 ?)
CEA-DAM PEA 4,5 : commun aux entrées E4 et E5
PEA : Poste d'Enregistrement Avancé

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La foreuse sur la montagne de Tan Afella :
Forage T13 qui rejoignait le point 0 de la galerie E3 à quelques 600 m en dessous
Tenue de travail : short, chapeau de brousse. C'était la tenue chaude !
Il fallait bien se protéger des radiations... solaires !

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Une "Tortue"


An 1962, nous n'avions pas été encore équipé de ce genre d'abri étanche
L'accident nucléaire de Béryl du 1er mai 1962 avait manifestement servi de leçon...

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Une "Tortue"

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Une "Tortue"

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Une "Tortue"

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"Tortue" sur la base-vie

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"Tortue" sur la base-vie

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Tenue de protection anti-poussière.
La capuche, les manches et le bas de pantalon étaient entourés d'élastiques.
La combinaison blanche possédait une fermeture "velcro", de l'entre-deux jambes jusqu'au cou.

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Dosimètre : "caramel"

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Anaglyphes : conversion 2D-3D.

Conversion 2D-3D, à regarder avec des lunettes à filtres colorés
Filtre rouge pour l'œil gauche et filtre cyan (bleu-vert) pour l'œil droit



Carreau : anaglyphes

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Entrée de galerie : anaglyphes

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Entrée de galerie : anaglyphes

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Anecdote : Enfoui. Contaminé.

Après le tir "Béryl" à In Eker, le 1er Mai 1962, il y a eu beaucoup de matériels contaminés.

Il a fallu creuser dans le sable au bulldozer des tranchées pour les enfouir.
Le plus spectaculaire, une Grue Griffet qu'on ne parvenait pas à décontaminer.
Et pendant des jours, on remplissait des P.V. de destruction de matériel.
Ils portaient tous la mention : "Enfoui, contaminé".

Tout y est passé : des démonte pneus, des tournevis, des pinces, des clés à molettes, etc. Bref, tout ce qui avait disparu de l'inventaire lors des années précédentes.
Le comble, des "tapis anti-mines" pour Jeep égarés lors d'une opération ! Peut-être y en a t'il qui savent encore à quoi cela servait...

Quelques jours après, les PLO franchissaient les barbelés et creusaient le sol pour venir récupérer caisses et équipements. Sans imaginer un seul instant les risques encourus. De nos jours, encore, des gros câbles électriques sont encore récupérés.

Je ne sais pas si à Hamoudia, il y avait eu le même genre de scènes. Ce que je sais, c'est que j'en ai ramené des morceaux de bois fossile.

En Polynésie, on appelait cela, je crois, l'opération de "lagonage"... Au moins, personne ne plongeait pour faire de la récupération !

Quant aux Ministres et autres "officiels" présents le jour du 1er Mai 1962, c'était plutôt : Irradiés, Enfuis. Contaminés !

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Références

Yves ROCARD :
Mémoires sans concessions, Yves Rocard, Op. déjà cité, page 246.

http://www.capcomespace.net/dossiers/espace_europeen/albion/ : Les essais nucléaires français

http://www.assemblee-nationale.fr/11/rap-off/i3571.asp
: Rapport de l'Assemblée nationale

http://www.senat.fr/rap/o97-179/o97-17910.html : Rapport du Sénat

http://www.senat.fr/rap/o97-179/o97-179_mono.html
: Rapport Disponible en une seule page HTML (450 Ko)

http://www.ambafrance-dz.org/ambassade/IMG/Essais_nucleaires.SAHARA.pdf
: Essais nucléaires au Sahara obslojète...

Voir pour les détails ces documents sur la RADIOPROTECTION :

http://www2.ulg.ac.be/sucpr/pub/dosimetrie.pdf
: dosimétrie

http://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_de_b%C3%A9ryl
: Accident de Béryl - Wikipedia

http://ts-dep.web.cern.ch/ts-dep/groups/hdo/pdf/PRP4.pdf
: DOSIMETRIE INDIVIDUELLE

http://fr.wikipedia.org/wiki/Dosim%C3%A8tre
: Dosimètre - Wikipedia - article encore très incomplet

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hoggar
: Hoggar - Wikipedia

http://fr.wikipedia.org/wiki/Essais_nucléaires_français#Les_essais_en_galerie_au_Hoggar
: Les essais en galerie au Hoggar - Wikipedia

http://fr.wikipedia.org/wiki/Essais_nucléaires_français#Contaminations_au_Sahara
: Contaminations au Sahara - Wikipedia

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bases_a%C3%A9riennes_de_l'Arm%C3%A9e_de_l'air_fran%C3%A7aise#Alg.C3.A9rie
: Base aériennes - Wikipedia

http://www.moruroa.org/medias/pdf/Tableau%20Essais%20nucléaires%20français%20au%20Sahara%201966.pdf
: Tableau des Essais nucléaires français au Sahara (1960-1966)

http://www.ecpad.fr/histoire-des-essais-nucleaires-francais-du-desert-de-la-soif-a-lile-du-grand-secret-24
: vidéo = Histoire des essais nucléaires français : du désert de la soif à l’île du grand secret. 2/4
2 = Reggan, Gerboise bleue, puis In Amguel et les 13 essais nucléaires souterrains à In Eker, les "Pierres précieuses".

http://mapcarta.com/17299258 : Oued Tidjirine - Irhzer Tidjirine (Attention, il y en a un autre à l'est de la N3...

http://travelingluck.com/Africa/Algeria/Algeria+%28general%29/_2507191_Irhzer+oua-n-i-n-+Amguel.html#local_map : Oued In Amguel

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: Agate - 07 Nov 1961 - 05°03'07,6"E - 24°03'25,5"N 1.9 km Tamanrasat, Algeria - Wikimapia

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: Améthyste - 30 Mar 1963 - 05°03'25,2"E - 24°02'36"N 121 km Tamanrasat, Algeria - Wikimapia

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: Zone hautement contaminée (essai Améthyste 30 mars 1963) - Wikimapia

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: Béryl - 01 mai 1962 - 05°02'30,8"E - 24°03'46,8"N - Wikimapia

http://wikimapia.org/#lat=24.0649559&lon=5.0340477&z=18&l=2&m=b&search=corindon
: Corindon - 01 octobre 1965 - 05°02'02,6"E - 24°03'53,7"N 0.8 km Tamanrasat, Algeria - Wikimapia

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: Emeraude ??? - Wikimapia

http://wikimapia.org/#lat=24.0441933&lon=5.0412306&z=18&l=2&m=b&search=grenat
: Grenat - 16 février 1966 - 05°02'28,4"E - 24°02'39"N 2.4 km Tamanrasat, Algeria - Wikimapia

http://wikimapia.org/#lat=24.0354852&lon=5.0386583&z=18&l=2&m=b&search=rubis
: Rubis 20 Octobre 1963 - 05°02'19"E - 24°02'07,8"N 1 km Tamanrasat, Algeria - Wikimapia

http://wikimapia.org/#lat=24.0582403&lon=5.0312662&z=18&l=2&m=b&search=Saphir
: Saphir - 27 Février 1965 - 05°01'52,3"E - 24°03'31,4"N 2.7 km Tamanrasat, Algeria - Wikimapia

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: Topaze - 15 Juin 1964 - 05°02'04,4"E - 24°03'59,8"N 0.9 km Tamanrasat, Algeria - Wikimapia

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: Tourmaline - 01 décembre 1965 - 05°02'48,9"E - 24°02'37,4"N 2.8 km Tamanrasat, Algeria - Wikimapia

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: Turquoise - 28 novembre 1964 - 05°02'30,1"E - 24°02'30,7"N 0.6 km Tamanrasat, Algeria - Wikimapia

http://www.facebook.com/pages/Accident-de-B%C3%A9ryl/119634501428745
: Facebook - Accident de Béryl

http://www.point-zero-canopus.org/google-earth/france/666-plan-cemo-algerie
: Plan très détaillé des installations et des essais en Algérie

http://www.carte-algerie.com/plan-2497-hassi-tihririne.html
: Hassi Tihririne

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