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Fernand Segonds est le seul appelé du 620è GAS qui était avec moi au tir Béryl du 1er mai 1962 et avec qui j'ai pu prendre contact.
Mais s'il se souvient très bien de moi, je n'arrive pas à mettre un visage sur son nom. Et pourtant, il était sous mes ordres !
J'étais au 620ème Groupe d'armes Spéciales à Reggan en janvier, février, et mars 1962. Ensuite je suis parti à IM-AMGUEL sous la tente tout l'été. J'ai participé à l'essai du 1 mai 62. De septembre à mars 1963, j'ai été logé dans des baraquements.
C'est avec émotion que j'ai lu le Compte-rendu du capitaine CLAVERT, Commandant la BMDD du 620ème GAS dont je faisais partie. Il correspond à la réalité. Je faisais partie d'un poste d'observation.
Après le 1 mai 1962, je fus désigné pour aller ramasser des broussailles en zone contaminée pour donner aux chèvres sur lequel on faisait des expérimentations. Elles étaient sous un arbre prés de la station de décontamination : certaines avaient de l'eau et des broussailles contaminées, d'autres que de l'eau contaminée, d'autres rien de contaminé. Cela dura 2 mois environ puis un jour une chèvre mourut et l'expérimentation fut terminée et toutes les chèvres abattues.
Apres ça je fus désigné pour aller chercher des cailloux à la sortie de la galerie avec un chauffeur et un CEA, que je mis dans une sorte de thermos : là le granit était vitrifié cela ressemblait à un glacier marron et le compteur Geiger dépassait les 200 roentgens. Je puis vous dire que l'on s'attarda pas d'autant plus que le Capitaine Clavert, quand il me donna l'ordre de mission, me dit : faites pas les cons, 2 heures c'est mortel. Plus tard, j'appris que le génie avait enterré ça sans aucune protection.
Après cela, on m'envoya 15 jours en vacances à SIDI FERRUCH. Je finis mon service comme responsable de l'entretien des véhicules de la compagnie.
J'ai été opéré de la cataracte à 52 ans et de la prostate à 53 ans. A part çà tout va bien Madame la Marquise.
Le capitaine Clavert était un officier d'une grande rigueur morale et intellectuelle, si je suis en vie c'est peut être grâce à lui qui n'a jamais toléré que nous allions sur le terrain sans équipement de protection (mais cela était il suffisant ???)
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CommentaireDans un document citant un extrait du livre de Bruno Barillot, L'héritage de la bombe" j'ai trouvé cette phrase :
Des opérations de décontamination ont dû être effectuées à proximité des sites d'essais par les militaires.
Selon le "Journal des marches et opérations" du 620ème Groupement des Armes Spéciales de juillet 1962, on peut lire en effet que les soldats effectuent au Centre d'Expérimentation Militaire des Oasis (CEMO) des opérations de " détection et décontamination au profit DAM " et que, jusqu'à fin juillet, journellement, une équipe effectue le ramassage d'herbe contaminée(10)
On ignore ce qu'il est advenu des " herbes contaminées " ramassées par les militaires du 620ème Groupement des Armes Spéciales...
Extrait : Bruno Barrillot
L’héritage de la bombe
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Oui, le 620 était basé à Reggan. Une compagnie était détachée à IM Amguel été 1962 sous la tente.
Nos principales missions étaient la station de décontamination, mais j'ai fait aussi de la détection.
Le 1 mai, j'étais dans une section d'observation.
Ensuite je fus désigné pour ramasser tous les matins des broussailles en zone contaminée pour nourrir des chèvres.
Début juillet j'ai fait un prélèvement de lave au point nord. Prélèvement que je mis dans une sorte de thermos entre les jambes jusqu'a la base.
A la fin 62 j'étais responsable des véhicules : jeep, 4/4, 6/6, GLR citernes, karchers de la décontamination. Pour la bouffe nous dépendions du 621. Il y avait 2 mécaniciens
détachés au garage du 621.
Fin 62 nous étions à peine une quarantaine sous les ordres d'un s/l appelé : COUCHOT.
Fin 02 63, je quittais Im Amguel pour Reegan Alger Marseille et mon Aveyron. Bien qu'y ayant laissé un peu de ma santé je garde la nostalgie du désert et si l'occasion se présentait je voudrais revoir ce pays.
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Oui, le 620 était basé à Reggane. Une compagnie était détachée à In Amguel en été 1962 sous la tente. Nos principales missions étaient la station de décontamination, mais j'ai fait aussi de la détection.
Le 1 mai j'étais dans une section d'observation; ensuite je fus désigné pour ramasser tous les matins des broussailles en zone contaminée pour nourrir des chèvres.
Début juillet j'ai fait un prélèvement de lave au point nord. Prélèvement que je mis dans une sorte de thermos entre les jambes jusqu'a la base.
A la fin 1962 j'étais responsable des véhicules : jeep 4/4, 6/6, GLR citernes, karchers de la décontamination. Pour la bouffe nous dépendions du 621. Il y avait 2 mécaniciens détachés au garage du 621.
Fin 1962 nous étions à peine une quarantaine sous les ordres d'un s/l appelé: COUCHOT.
Fin février 1963 je quittais Im Amguel pour Reggan Alger Marseille et mon Aveyron.
Bien qu'y ayant laissé un peu de ma santé je garde la nostalgie du désert et si l'occasion se présentait, je voudrais revoir ce pays.
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Bonsoir Marcel. J'ai du mal à te tutoyer, mais puisque tu me le demandes : je me rappelle très bien de cette pêche au SAHARA. J'en ai même la preuve mais n'étant pas un as de la souris, je ne sais pas mettre les photos sur le forum. Grâce à toi, j'ai fait TAMMARASSET et l'ASSEKREN et je garde la nostalgie de ces paysages. Je me rappelle très bien tu étais un as de la gâchette (NIKON), alors si tu peux mettre quelques souvenirs sur le forum ce sera un régal. Je me rappelle du chef Michel, mais ce n'était pas l'honneur de l'armée, contrairement au Capitaine Clavert.
Et un peu plus tard, il souhaitait la bienvenue à ma sœur Jeanne-Claude :
Bonjour Jeanne-Claude et bienvenue. Ce cachotier de Marcel ne nous avait pas dit qu'il avait une frangine.
Un des anciens subordonnés de MARCEL.
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Auteur: soaz93
Forum : Les Cobayes de la République :: LES INFORMATIONS :: La revue de presse
Sujet : La dépêche - L'armée nous a pris pour des kleenex
Date : 21/04/2009 à 12:15
Essais nucléaires : L'armée nous a pris pour des Kleenex
Témoignage. Fernand Segonds, correspondant de l'association des vétérans des essais nucléaires (AVEN) pour l'Aveyron était dans le Sahara en 1962.
Fernand Segonds était dans le Hoggar algérien le 1er mai 1962. Une date qu'il retiendra toute sa vie. Ce jour-là, l'armée française a procédé à son sixième tir nucléaire, le deuxième en mode souterrain. L'opération s'appelait " Béryl " et si elle reste aujourd'hui dans les annales, ce n'est certainement pas pour de bonnes raisons. " C'est un essai qui a complètement raté puisque la montagne sous laquelle se déroulait le tir s'est fendue ", raconte cet Aveyronnais aujourd'hui installé à Sanvensa et qui, à cette période, faisait partie des nombreux appelés du contingent envoyés en Afrique du nord. " J'ai passé quatorze mois dans cette partie du sud de l'Algérie, à 35 km du site de tir, sans aucune protection ", précise-t-il.
Et, comme tout le monde, ou presque, à l'époque, il ignorait tout des risques qu'il courrait. " J'ai commencé à me poser des questions quand j'ai vu pas mal de mes copains devenir malades. La réelle prise de conscience est arrivée lors de l'accident de Tchernobyl ", explique le correspondant pour l'Aveyron de l'association des vétérans des essais nucléaires (AVEN). Une structure à laquelle il adhère depuis 2001.
" J'ai eu droit à 15 jours de vacances à la mer "
" C'est vrai que je suis rentré d'Algérie l'esprit tranquille. Ensuite, au fil du temps, j'ai commencé à me poser des questions : je n'ai jamais été rappelé comme réserviste - c'est le cas de tous ceux qui ont participé aux essais - et certains d'entre nous ont été envoyés quinze jours en vacances au bord de la mer - l'iode a des effets sur les radiations - du côté d'Alger. C'est bien que, à cette période déjà, certaines personnes savaient, ou se doutaient, de la dangerosité des tirs atomiques ", assure Fernand Segonds en assénant : " L'armée nous a pris pour des "Kleenex" ".
Pour autant, et comme tous les autres adhérents de l'AVEN, Fernand Segonds n'est pas un antinucléaire. "
Un long combat qui se mène actuellement.
Référence : http://www.ladepeche.fr/article/2009/04/20/594554-Essais-nucleaires-L-armee-nous-a-pris-pour-des-Kleenex.html
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Les tentes tout à droite sont je crois bien les tentes du 620ème GAS où j'ai passé l'été 1962.
Rien que d'y penser j'ai des sueurs !
Et au dessus des tentes à Fernand le camping du 11ème RGS dans un paysage assez tourmenté.
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Le convoi vers l'Assekrem est à l'arrêt sur la chaude piste pour une vacation radio.
Pendant que les autres vaquent... à leurs occupations, je fais une petite "pose"...
Je suis assis sur un gros bloc de lave. On voit derrière des acacias épineux.
Je suis le "chef de convoi". Il fait chaud et j'ai tombé la veste.
Non, ce n'est pas une plume que j'ai mise à mon chapeau, encore moins une rayure sur la diapo !
C'est la grande antenne du poste radio, déployée à l'arrière du 4x4 !
Fernand commente cette photo :
Bonsoir MARCEL et encore merci pour l'inoubliable sortie que tu as organisée à l'ASSEKREM :
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http://www.ladepeche.fr/article/2009/04/20/594554-Essais-nucleaires-L-armee-nous-a-pris-pour-des-Kleenex.html
: Essais nucléaires : " L'armée nous a pris pour des Kleenex "
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/news_veterans.html
: Essais nucléaires : " L'armée nous a pris pour des Kleenex "
http://www.aven.org/aven-accueil-midi-pyrenees-grand-sud
: Essais nucléaires : " L'armée nous a pris pour des Kleenex "
http://www.distribution-iode.com/
: Cherche dans Google : distribution iode
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