Essais nucléaires, les irradiés témoignent
MIDI LIBRE DU 18 MARS 2019
L’Aven a organisé une exposition et une réunion d’information.
Samedi 16 mars, à la salle des conférences, l’Aven (Association des vétérans des essais nucléaires) a organisé une exposition et une réunion d’information.
Que ce soit à Reggane dans les années 60 ou à Moruroa, dix ans plus tard, ils avaient 20 ans, appelés pour leur service militaire. Ils partaient, non pas la fleur au fusil, mais avec l’insouciance de leur jeunesse. Ils n’en furent pas moins de “chair à neutrons”, pour servir le programme nucléaire du dénéral De Gaulle, voulant assurer l’indépendance militaire de la France.
Les rescapés ou leurs familles, s’ils ne peuvent plus le faire, trop malades ou morts des suites de leur exposition aux radiation, témoignent. Aujourd’hui, on sait qu’un corps irradié n’a plus les défenses nécessaires pour lutter contre un cancer. Tel fut le cas du père de Géraldine, en charge de la décontamination : “En janvier 2002, son cancer a été détecté, opéré en février, décédé le 14 avril.”
Le matériel contaminé enterré sur place
Un décès tout aussi rapide pour le mari de Joséphine, simple “trouffion”, envoyé pour surveiller une zone de tir de la bombe H. “ Il portait une médaille censée mesurer le degré de radioactivité. On ne lui a jamais communiqué le résultat enregistré…”
Georges, en 1972, était en mission sur un bateau météo chargé de prévoir les retombées du nuage atomique. “Certes nous étions confinés à l’intérieur, mais de retour à la base, nous marchions sans protection sur le pont contaminé.”
“Les équipements étaient insuffisants et la décontamination dépourvue de rigueur. L’eau utilisée pour laver les avions ruisselait partout”, raconte Bernard. “ A l’arrêt des essais en 1996, le matériel a été enterré sur place, au mépris des autochtones”,ajoute Christian Chabert, auteur d’un film sur internet intitulé Moruroa, l’enfer au paradis.
1 réponses pour “Les articles de Presse Midi-Pyrénées 2019”