C’était le 27 Janvier 1996 le dernier tir souterrain « Xouthos » de 120 kilotonnes.
Photo prise le 28 janvier 1996 sur écran télé de l’essai nucléaire souterrain français dans l’atoll de Fangataufa, en Polynésie française. (Photo Marcel Mochet. AFP
Dernier d’une série de six essais décidés par le président Chirac, l’explosion souterraine avait provoqué une vague de contestation dans le monde.
Peu après 10 heures du matin (22 heures à Paris), le 27 janvier 1996, Une forte vague formée de cercles concentriques secoue les eaux habituellement calmes de l’atoll de Fangataufa, à 40 kilomètres au sud-est de Mururoa. La France vient de procéder à son dernier essai nucléaire souterrain d’une série de six. Nom de code de cette bombe H d’une puissance de 120 kilotonnes : Xouthos, du nom d’un philosophe et d’un personnage de la mythologie grecque. La puissance de la bombe larguée sur Hiroshima, le 6 août 1945 n’était que de 15 kilotonnes. Aussitôt des protestations s’élèvent de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Japon, des Philippines, de l’Indonésie mais aussi de la Norvège. De 1966 à 1974, la France a procédé à 46 essais aériens en Polynésie française et de 1974 à 1996 à pas moins de 147 essais souterrains toujours à Fangataufa et Mururoa.
En Avril 1992, le président François Mitterrand impose un moratoire d’un an sur les campagnes de tirs qui sera renouvelé d’année en année. Mais le 13 juin 1995, le président nouvellement élu, Jacques Chirac le rompt et annonce la reprise des essais. Un choix justifié par la nécessité de recueillir de nouvelles données scientifiques et techniques avant de passer définitivement à la simulation. Cette décision entraîne de vives réprobations de la part de la communauté internationale. La France se retrouve mise au ban des nations. Greenpeace dépêche à deux reprises son navire amiral à Mururoa qui sera à chaque fois arraisonnée par la marine nationale.
Dix ans plus tôt, en juillet 1985, la France ne s’était pas contentée d’interdire l’accès de Greenpeace aux eaux de Mururoa et de Fangataufa. Les services secrets français chargent une petite équipe de nageurs de combat de saborder le «Rainbow warrior» dans le port d’Auckland. Une opération qui se soldera par la mort d’un des membres de l’équipage. Le scandale est retentissant et prend une dimension internationale.
Après ce dernier essai, la France se décide enfin, en mars 1996 à ratifier le traité de Rarotonga (îles Cook) qui créé une zone dénucléarisée dans le pacifique sud. En septembre, elle signe le traité d’interdiction complète des essais nucléaires.
La première explosion d’une bombe atomique de conception française avait eu lieu le 13 février 1960, à Reggane dans désert du sud de l’Algérie. La France faisait alors son entrée dans le club des grandes puissances nucléaires auprès des Etats-Unis, de l’URSS et du Royaume-Uni. Depuis cette date, la doctrine de la dissuasion à la française dite «du faible au fort» n’a pas changé et aucun des gouvernements successifs de la Ve République n’a songé à la remettre en cause.
Bonjour,
Il s’agit d’un article paru dans le journal Libération:
https://www.liberation.fr/france/2021/01/27/c-etait-un-27-janvier-le-dernier-essai-nucleaire-francais_1818583/
Il y a donc une erreur sur le nom du rédacteur.
Bien corfialement
J.L.Sans
Christophe Forcari