FAGNIERES (51). Dans les années 60, Philippe Wolter était affecté en Polynésie durant les essais nucléaires. Sa veuve veut faire reconnaître la responsabilité de l’Etat.
Le rapporteur public a conclu, jeudi, devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, au rejet de la requête d’une Fagniérote qui se bat depuis plusieurs années pour obtenir une indemnisation de l’État, après le décès de son mari, Philippe Wolter, en 2009, d’un cancer du côlon. Il avait participé à la campagne des essais nucléaires français de 1966, en Polynésie française, alors qu’il était affecté au 15e Régiment du génie de l’air de Toul.
Philippe Wolter était affecté à l’époque sur l’atoll d’Hao, situé à plus de 450 km de Mururoa où six tirs atmosphériques avaient été effectués entre juillet et octobre. Sa principale mission consistait alors à transporter du matériel, en dehors de la zone d’explosion.
Le cancer auquel Philippe Wolter, pilier de l’Etoile sportive de Fagnières a succombé à l’âge de 62 ans, figure pourtant sur la liste des 21 pathologies fixées par le décret du 30 avril 2012 en application de la loi du 5 janvier 2010, qui prévoit l’indemnisation des personnes atteintes de maladies résultant d’une exposition aux rayonnements des essais nucléaires français. Quant au site contaminé sur lequel se trouvait Philippe Wolter en 1966, à Hao, il est également visé par la loi.
Estimant que le Marnais se trouvait alors dans une zone non exposée aux retombées contaminantes et que le ministère de la Défense n’avait pas fourni la preuve du lien de causalité, le rapporteur public a considéré que la probabilité du risque de contamination était inférieure à 1%.
Le tribunal rendra son délibéré d’ici un mois.