Article: .franceinter.fr Par Julie Pietri,13 Octobre 2015
A l’issue de la réunion avec la ministre Marisol Touraine ce mardi, les victimes des essais nucléaires n’ont pas obtenu gain de cause.
Longtemps, le sort des personnes exposées aux essais nucléaires au Sahara et en Polynésie entre 1960 et 1996 était entre les mains de la Défense. Et sur les 931 demandes d’indemnisation seules 2% sont validées.
C’est désormais le ministère de la Santé qui gère ce dossier délicat. Les associations de victimes des essais nucléaires avaient donc l’espoir légitime d’être enfin entendues.
“Ils ne m’ont même pas écouté”
Mais à l’issue de la réunion avec la ministre Marisol Touraine ce mardi, elles n’ont pas obtenu gain de cause.
Face aux associations des victimes des essais nucléaires ce mardi, la ministre avait pour objectif de faire le point et comprendre pourquoi si peu d’entre elles sont parvenues à se faire indemniser. La Ministre, estime qu’“il faut améliorer le dispositif”. Un constat qui ne satisfait pas les associations qui participaient à cette réunion.
Ils nous parlent de transparence et d’écoute mais ils ne m’ont même pas écouté », regrette Roland Oldham, qui se bat pour l’indemnisation des Polynésiens.
En costume, un autre Polynésien s’avance. Le président de l’archipel, Edouard Fritch : « Moins d’1 million d’euros ont été utilisé en matière d’indemnisation alors que tous les ans, l’Etat sanctuarise 10 millions d’euros. Il y a un vrai dysfonctionnement » constate-t-il.
Méthodes “scientifiques”
Pourquoi si peu d’argent distribué ? Pourquoi tant de demandes rejetées ? Denis Prieur est à la tête du CIVEN, le comité d’indemnisation. « Nous allons aussi loin que nous pouvons, estime-t-il, tout en restant fidèles aux méthodes scientifiques. » C’est à dire un logiciel, qui trie tout un tas de paramètres pour qu’au final, un diagnostic en sorte. Jean-Luc Sans est le président de l’association des vétérans des essais nucléaires.
Pour être indemnisé, regrette-t-il, il faut être assis sur un baril de plutonium sous le champignon nucléaire […] Plus nous attendons… moins les vétérans sont nombreux.
Autre témoignage, celui de Louis Bulidon, 79 ans. En 1962, lors de l’essai nucléaire raté de Beryl, dans le Sahara Algérien (l’essai souterrain avait fissuré la montagne et contaminé l’environnement), il était l’ingénieur chimiste chargé de prendre les mesures. Voici son témoignage :